Taekwondo
Le taekwondo est un art martial qui trouve naissance en Corée du Sud. Il peut se traduire par « la voie du pied et du poing ». C’est une discipline plutôt jeune puisque le nom de Taekwondo n’a été proposé qu’en 1955 par le général Chon Hong Hi. Ce sport est clairement le fruit du nationalisme étatique coréen, qui après avoir été occupée par la Japon, voulait s’éloigner un peu du karaté pour proposer son propre art martial.
Le taekondo est une discipline Olympique depuis 2000, et c’est d’ailleurs parmi les sports de combat, la seule autorisant les frappes avec le pied. On nomme le pratiquant, taekwondoïste et il s’entraîne ou combat dans un dojang. C’est un sport que l’on peut pratiquer dés le plus jeune âge, et il va nous permettre de travailler notre force physique, notre endurance et surtout notre souplesse. On trouve plus de 20 millions de pratiquants dans plus de 120 pays. Les pratiquants viennent se maintenir en forme tout en apprenant des techniques d’autodéfense.
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L’équipement au Taekwondo
Le dobok
Il s’agit du vêtement qui va permettre d’entraîner son corps et son esprit. Il est utilisé depuis plusieurs siècles dans la tradition coréenne, et c’est avec lui que l’on pratique le taekwondo. Le dobok ressemble beaucoup à un Judogi ou un karatégi, les uniformes pour le judo et le karaté, mais la veste est complètement fermée et elle possède un col en V. On l’enfile donc par la tête. Le pantalon est plus ample et plus léger afin d’effectuer des techniques de coup de pied complexes sans être gêné.
Le pantalon est maintenu par une ceinture. Cette dernière, comme pour le judo ou le karaté, sera de couleur différente selon la progression du pratiquant. Je reviens sur les différents grades plus bas dans cet article.
Comme pour les habits traditionnels coréens, il y a une symbolique dans le dobok. On retrouve le cercle, le carré et le triangle. Le cercle correspond à la veste et symbolise le ciel, le carré au pantalon et symbolise la terre et enfin le triangle correspond à la ceinture et représente l’homme. C’est trois éléments sont la base de l’univers selon la coutume coréenne et ils se rejoignent pour former l’unité nommée « Han ». Le Dobok est d’ailleurs toujours blanc, symbole de cette unité.
Équipement en compétition
Lors des combats, les pratiquants se voient imposer de nombreux éléments de protections. Le casque de protection protège correctement la tête du taekwondoïste, il doit être parfaitement ajusté pour amortir efficacement les coups. Il faut également porter un plastron qui protège le buste des combattants.
Évidemment, le protège-dents est comme dans tous les sports combats, que ce soit la boxe anglaise ou le muay thaï, clairement indispensable. Il ne protège pas seulement les dents, mais aussi la langue ou la joue qu’on peut très facilement se mordre.
Il faut également des protège-avant-bras qui vont servir à contrer les jambes sans se faire mal et des protège-tibias pour éviter les mauvais chocs jambe contre jambe. Pour les catégories benjamins, minimes, cadets et vétérans, des protège-pieds sont aussi obligatoire.
Enfin, la coquille vient compléter cet arsenal. Elle va permettre de protéger autant que possible les parties génitales des messieurs mais aussi des dames.
Vous l’aurez compris, le taekwondo est un sport de contact, mais toutes les mesures sont prises pour que les combattants soient protégés au maximum. À la base, il s’agit d’autodéfense, et donc il est tout à fait logique qu’il n’y ait pas de recherche pour blesser réellement son adversaire lors de compétitions finalement amicales, même lorsqu’elles sont professionnelles.
Les grades
Comme dans de nombreux arts martiaux, la progression d’un pratiquant est caractérisée par la couleur de sa ceinture, mais surtout par des paliers que l’on nomme Keup. On débute avec une ceinture blanche 15e Keup pour les enfants et 10e Keup pour les adultes. Il y a ensuite les grades suivant :
Pour les enfants
- 14e Keup : Ceinture jaune
- 13e Keup : Ceinture jaune avec barrette orange
- 12e Keup : Ceinture orange
- 11e Keup : Ceinture orange avec barrette verte
- 10e Keup : Ceinture verte
- 9e Keup : Ceinture verte avec barrette violette
- 8e Keup : Ceinture violette
- 7e Keup : Ceinture violette avec barrette bleue
- 6e Keup : Ceinture bleue
- 5e Keup : Ceinture bleue avec barrette rouge
- 4e Keup : Ceinture bleue avec deux barrettes rouges
- 3e Keup : Ceinture rouge
- 2e Keup : Ceinture rouge avec barrette noire
- 1er Keup : Ceinture rouge avec deux barrettes noires
Pour les adultes
- 9e Keup : Ceinture jaune
- 8e Keup ; Ceinture jaune avec barrette bleue
- 7e Keup : Ceinture jaune avec deux barrettes bleues
- 6e Keup : Ceinture bleue
- 5e Keup : Ceinture bleue avec une barrette rouge
- 4e Keup : Ceinture bleue avec deux barrettes rouges
- 3e Keup : Ceinture rouge
- 2e Keup : Ceinture rouge avec une barrette noire
- 1er Keup : Ceinture rouge avec deux barrettes noires
Pour les enfants, à partir de 14 ans, il est ensuite possible de passer de grades supérieurs nommés Poom et symbolisés par une ceinture noire et rouge. Pour les adultes on passe après le 1er Keup à la fameuse ceinture noire. Si jusqu’au 1er Keup, les ceintures étaient à l’appréciation de l’école, il faudra passer des examens à un niveau régional pour obtenir les degrés 1 et 2 de la ceinture noire. Ensuite pour les grades supérieurs, les examens se déroulent au niveau national. On peut au maximum atteindre le 9e degré, un dixième dan existe mais il n’est délivré qu’à titre posthume pour les plus grands maîtres.
Les techniques de combat au taekwondo
Contrairement à certaines idées reçues, notamment à cause des règles en compétion, on utilise les jambes mais aussi les bras, et on peut tout à fait attaquer la ligne basse. En réalité, hors compétition, on peut même apprendre à taper dans les organes génitaux, dans la gorge ou sur la nuque. Il n’y a pas de limite à l’autodéfense.
En revanche en compétition, de nombreuses techniques ne sont pas autorisées. Il est notamment interdit de frapper le visage avec les poings ou encore de donner des low-kicks. Quoi qu’il en soit, lorsqu’on décide de faire du taekwondo, c’est surtout pour les techniques de coup de pieds souvent spectaculaires.
Les techniques de pieds (Bal Tchagi)
- Ap tchagui : C’est un coup de pied frontal de face de la jambe avant. On frappe alors l’adversaire avec le bol du pied, voir même avec la pointe des orteils.
- Yop tchagui : Il s’agit d’un coup de pied latéral direct. On frappe alors avec talon ou bien avec le tranchant du pied du côté opposé au gros orteil.
- Dollyo tchagui : C’est un coup de pied circulaire de la jambe avant. Selon le sens de frappe, on attaque avec le dessus du pied ou bien le bol du pied.
- Bandal tchagui : On dit que c’est un coup de pied semi-circulaire. Il part de la jambe et c’est un coup fouetté qui vient frapper l’adversaire. On utilise généralement le dessus du pied, mais il peut être inversé on tape alors avec le bol du pied.
- Dui tchagui : C’est un coup de pied frontal de la jambe arrière. Le coup est direct et permet surtout de faire reculer notre adversaire. On frappe avec le bol du pied ou la pointe des orteils.
- Neryo tchagui : Il s’agit d’un coup repris en kick-boxing que l’on nomme hammer kick. La jambe avant est tendue et balancé vers le haut. Elle frappe avec le talon ou le dessous du pied en redescendant.
- Mon dollyo tchagui : C’est un coup de pied circulaire retourné. Il permet grâce à son amplitude d’apporter un maximum de puissance.
- Kahui Tchagui : Ce double coup permet de frapper deux adversaires simultanément dans un même saut. C’est évidemment une technique très spectaculaire mais qu’il faudra travailler longtemps pour pouvoir apporter de la puissance à nos coups.
Les techniques de poing
- Montong bandé jileugui: C’est un coup de poing direct au niveau du thorax du côte de notre jambe avant. En anglaise on parle d’un jab.
- Montong balo jileugui: Ici, c’est un cross, tout simplement un direct du bras arrière. Il est plus long, mais surtout plus lourd et plus puissant.
- Montong yop jileugui: C’est un crochet du bras arrière.
- Tchi jileugui: Il s’agit ici d’un uppercut relativement direct. Moins circulaire qu’en boxe anglaise.
- Jetcho jileugui: C’est un coup de poing direct, avec le dos du poing vers le sol et une trajectoire légèrement oblique.
- Deung joumok ap tchigui: C’est encore un direct, mais avec une frappe de face avec le revers du poing.
- Me joumok ap tchigui: On parle ici d’une frappe de face avec le « marteau » du poing. On frappe donc de haut en bas. Le coup peut être porté en sautant.
- Sonnal mok tchigui: Très inspiré du karaté, il s’agit d’une frappe au cou avec le tranchant de la main dans un mouvement circulaire vers l’intérieur.
- Sonnal bakkat tchigui: Toujours avec le tranchant de la main dans un mouvement circulaire mais cette fois vers l’extérieur.
- Batangson tok tchigui: Encore inspiré du karaté et des arts martiaux anciens, on frappe un direct avec la paume d’une main.
Compétitions de taekwondo
Les coups autorisés
Tous les coups sans exceptions doivent être portés debout. On ne frappe pas lorsqu’on est à terre et on ne frappe pas non plus un adversaire au sol. Les coups dans les jambes ne sont pas autorisés en compétition. Il faut toujours taper au-dessus de la ceinture, à la tête ou au plastron avec les jambes, et simplement au niveau du plastron avec les poings.
Le comptage des points
Il peut arriver qu’un adversaire soit mis hors d’état de combattre à la suite d’un coup. Dans ce cas, il déclaré KO et le match est remporté par son adversaire. Ce cas de figure est tout de même très rare étant donné les protections très efficaces que possèdent les combattants.
En cas de standing-down, c’est-à-dire lorsqu’un des deux combattants ne peut pas reprendre le combat immédiatement à la suite d’un coup, alors il est compté par l’arbitre jusqu’à 8 secondes. Il doit pousser un « kiap » avant le temps imparti pour assurer qu’il peut reprendre le combat. S’il ne dit pas « kiap », alors il est déclaré KO. L’arbitre est également libre d’arrêter le combat, même si le taekwondoïste dit « kiap » mais ne semble pas en état de continuer à combattre.
Si le combat arrive à son terme, alors les combattants sont départagés aux points. Le coup de poing dans le plastron ne coûte qu’un seul point, voilà la raison pour laquelle il n’est que peu utilisé. Un coup de pied au plastron coûte 2 points et 3 points lorsqu’il est retourné. Pour la tête c’est 3 points pour un coup de pied normal, et 4 pour un coup de pied retourné. Un coup de pied est valide seulement s’il touche réellement le casque ou la tête. Vous aurez compris que plus les coups de pied sont hauts et retournés, plus ils font gagner des points. C’est pour cela qu’on voit autant de spectacle dans un combat de taekwondo, et c’est une très bonne chose.
Arbitrage, surface de combat et règles en tout genre
On combat sur un carré de tatamis de 8 mètres par 8, soit une surface de 64 m². Sur cette aire, on ne trouve que les deux combattants et l’arbitre. À chaque angle il y a un juge, ils sont donc au nombre de quatre et ce sont eux qui comptent les points.
Pour marquer un point, il faut qu’au moins trois juges valident le coup en moins de deux secondes. Toutefois, dans les compétitions nationales et internationales, on trouve désormais des casques et des plastrons électroniques qui détectent les coups ce qui permet de savoir qui touche en premier. Tout comme pour l’escrime, c’est une avancée technologique qui apporte bien moins de frustrations.
Un point n’est pas accordé s’il est précédé ou suivi d’une faute. Le coup doit être porté dans une zone autorisée du corps avec force, impact et précision.
L’arbitre central gère le combat. Il annonce la fin et le début des rounds, signale les fautes, donne les sanctions et préserve autant que possible l’intégrité physique des combattants.
Les fautes les plus souvent signalées sont les suivantes : Retenir son adversaire, le pousser, tomber volontaire pour éviter un coup, fuir le combat, refuser le combat, frapper sous la ceinture, parler pendant le combat, se montrer irrespectueux envers l’adversaire ou le corps arbitral. Chaque faute retire un point au combattant. Ce sont des « avertissements ». Il y a également des « sanctions » pour des fautes plus graves, comme par exemple un coup de poing au visage.
Le combat se déroule en 3 rounds, et celui qui aura marqué le plus de points sera évidemment déclaré vainqueur. Si le taekwondoïste perd 10 points à cause de sanction ou d’avertissement, alors il perd le combat. Si un combattant marque 20 points de plus que son adversaire avant la fin du deuxième round, alors il n’y a pas de troisième round et le taekwondoïste avec les points en sa faveur gagne le combat.
Les légendes du taekwondo
Kim Je-Kyoung
Ce poids lourds est le seul à avoir remporté trois titres de champion du monde, en 1993, 1995 et 1997. Il est également vainqueur des jeux asiatiques en 1994 et 1998. C’est à cette époque, dans sa catégorie, le plus fort de tous les taekwondoïstes. Il gagne les Jeux Olympique en 1992, mais le taekwondo n’est alors qu’un sport de démonstration pour cette compétition. En 2000, alors qu’il doit participer au 1er Jeux Olympique avec le taekwondo comme sport de combat, il se blesse gravement et devra renoncer.
Il reste un des combattants les plus rapides et les plus précis pour cette catégorie. Son pied droit était si rapide et si puissant qu’il surprenait, même avec des techniques parfois très simples. Il maîtrisait finalement parfaitement les bases et sa vitesse le rendait vraiment imprévisible. Il a terminé sa carrière aux États-Unis où il dispense toujours ses conseils dans plusieurs dojang.
Hadi Saei Bonehkohal
Cet Iranien est l’athlète le plus titré de son pays au niveau Olympique en étant médaillé d’or une première fois en 68 kg en 2004 à Athènes, puis une seconde fois en 2008 à Pékin en 80 kg. Il fut avant cela médaille de bronze en 2000 à Sydney. Il est également deux fois champions du monde en 1999 et 2005, et vice-champion du monde en 2003. Hadi Saei aura également remporté les Jeux asiatiques en 2002 et enfin les Jeux d’Asie de l’Ouest en 1997, ce qui fait de lui l’un des taekwondoïste les plus titrés de tous les temps.
C’est évidemment une idole dans son pays, où sa sœur est également une championne nationale de Taekwondo. Malgré les pressions religieuses, toute la famille pousse et lutte pour continuer à dispenses des cours de taekwondo aux femmes iranienne. Un grand champion donc, mais également un homme de conviction qui fait avancer les mentalités dans son pays.
Wu Jingyu
Cette chinoise née en 1987 à Jingdezhen, n’en finit plus de gagner des titres. Elle est tout d’abord double médaillées d’or Olympique, en 2008 à Pékin et en 2012 à Londres. Elle est également double championne du monde en 2007 et en 2011, puis championne d’Asie en 2012. Wu Jingyu a également remporté deux fois les Jeux asiatiques en 2006 et 2010. C’est réellement la terreur des tatamis depuis plusieurs années, et elle devrait être encore là en 2020.
Son palmarès est un des plus beau de l’histoire de ce sport, et sa technique de combat est réellement incroyable. Même les profanes aiment la voir combattre tant elle est gracieuse, rapide et efficace. C’est vraiment une magnifique combattante qui est désormais prise en exemple pour sa technique. Elle est en plus de ça, puissante et précise, bref, elle maîtrise réellement son art à la perfection.