Karaté

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Le karaté est un des arts martiaux les plus anciens. On ne sait pas trop où il né, certains assurent qu’il vient d’Okinawa et serait donc japonais, d’autres assurent que le karaté fut inventé par un moine du nom de Bodhidharma, un Indien qui vint s’installer dans un monastère Shaolin au nord de la Chine. Quoi qu’il en soit, le karaté est inspiré d’arts martiaux anciens et d’échanges entre les différentes peuplades d’Asie.

Finalement, le karaté fut probablement inventé en Chine, mais c’est au Japon qu’il sera développé et perfectionné. Tous les plus grands maîtres et experts de la fin du XIXe siècle et du début du XXe sont originaires d’Okinawa. Finalement, il aura fallu attendre très longtemps pour que le karaté trouve la place qu’il mérite, puisqu’il ne fera son apparition aux Jeux Olympique qu’en 2020 à Tokyo.

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L’équipement en karaté

Comme pour le judo, on appelle dojo le lieu où on étudie le karaté. Il n’y a pas de ring comme pour la boxe anglaise ou thaïlandaise, mais des tatamis directement au sol. Ce sont des tapis assez rigides qui vont permettre d’amortir les chutes. La surface de combat varie entre 8 et 10 m de côté. Elle est délimitée par des tatamis d’une autre couleur.

Le karatégi

Le « gi » signifie l’uniforme. Pour le judo on parle donc de judogi (uniforme de judo) et pour le karaté de karatégi (uniforme de karaté). Très souvent, on l’appelle kimono, mais c’est une erreur. Le kimono est simplement la tenue traditionnelle japonaise, utilisée autrefois pour sortir dans la rue ou même aller au travail, mais pas pour la pratique d’un sport ou d’un art martial.
Le karatégi est en coton ou en composite coton/polyester. Les tenues peuvent différer selon le style de karaté pratiqué. Il n’y a pas de règles à ce niveau-là, certains vont préférer des manches amples et d’autres des manches plus serrées. Le karatégi se compose d’une veste et d’un pantalon.

Les ceintures et les grades

La ceinture vient maintenir la veste du karatégi. Elle n’a pas que cette fonction, puisque comme au judo ou au jujitsu, elle va permettre de noter et mesurer l’évolution des élèves ou des pratiquants. On trouve donc différentes couleurs de ceintures du débutant à l’initié. Voici dans l’ordre comment se passe l’évolution d’un karatéka : Ceinture blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron et noire. Dans certains styles de karaté, l’ordre des ceintures peut varier et on peut même trouver des couleurs supplémentaires.

Toujours selon les écoles, il y a différents grades par ceintures. On les appelle « kyu » ou barrettes. Il y a par exemple deux kyu pour la ceinture bleue et trois pour la ceinture marron. Dans la plupart des clubs en Europe, on va obtenir des barrettes dés les premières ceintures, mais cela n’existe pas au Japon. On s’en sert en France ou ailleurs sur le vieux continent pour motiver les élèves dans leur progression. Il arrive même de voir des écoles ajouter des grades avec des ceintures bicolores.

Jusqu’à la ceinture marron, c’est le senseï du dojo qui donne les ceintures à ces élèves. On obtient ensuite la ceinture noire devant un jury de la fédération française de karaté. On peut ensuite obtenir des dans. Il y en a 10 au total, et là encore ils seront validés par l’appréciation d’un jury.

Le casque

Pour la compétition, en karaté contact, le port du casque sera très souvent obligatoire. On pourra également l’utiliser en entraînement pour appuyer un peu les coups avec quelques opposants. Le casque karaté est assez similaire à un casque boxe, avec un rembourrage supplémentaire au niveau du menton pour absorber notamment les coups de pieds de l’adversaire.

Le protège dent et la coquille

Toujours en karaté contact, il faudra évidemment protéger les parties les plus fragiles ou les plus sensibles du corps. Un protège dents est indispensable. Il va éviter des traumatismes important de la mâchoire et les dents cassées. En plus de protéger les dents sur un coup de face, il va surtout empêcher que les dents du bas ne s’entrechoquent avec celles du haut.

La coquille est primordiale pour les messieurs, mais très utile aussi pour les dames. Elle va permettre de protéger nos parties génitales efficacement, et éviter ainsi un accident handicapant. Le jour où on prend un coup à cet endroit et qu’on souffre malgré la coquille, on s’imagine à quel point ça aurait été douloureux si on ne la portait pas…

Le code d’honneur du karaté

Le karaté reprend le code du bushido (la voie des techniques du guerrier). Le karaté devient alors bien plus qu’un simple sport de combat, mais également un art de vivre. Ce code nous tend vers la maîtrise du corps et de l’esprit. Ce code suivi par les samouraïs est imprégné d’influences taoïstes et bouddhistes. Les grands axes sont les suivants :

  • L’honneur
  • La fidélité
  • La sincérité
  • Le courage
  • La bonté et la bienveillance
  • La modestie et l’humilité
  • La droiture
  • Le respect
  • Le contrôle de soi

En apprenant le karaté, on doit donc aussi apprendre à devenir un homme ou une femme respectable. Bien évidemment, si ces préceptes sont encore très présents dans les écoles japonaises, on en parle malheureusement moins dans les clubs français ou européens, où le karaté est souvent simplement un sport.

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Les règles du karaté

Comme dans tout sport de combat, il existe des règles qu’il faudra connaître et respecter. Au karaté, selon les styles et les écoles, les règles peuvent varier, mais les grandes lignes sont sensiblement les mêmes.

Pour aller plus loin on vous recommande également de vous fournir des informations auprès de la Fédération Française de Karaté (FFK ici).

Déroulement d’un combat

Selon le type de compétition, un combat peut durer entre une et trois minutes. Il existe des types de combat qui peuvent cependant durer plus longtemps. Les hommes et les femmes ne combattent pas ensemble, et il y a également des catégories de poids et de grades pour les combats.

Les combattants doivent démontrer leur précision, leur efficacité et leur combativité. Il y a des combats où les coups sont portés et autorisés, et donc on cherchera à mettre hors d’état de combattre son adversaire. Dans ce type de tournoi, les karatékas n’ont pas de protection.

Il y a également les combats aux points. Les frappes doivent alors être vives mais contrôlées. Des juges comptent alors les touches et on peut arrêter le combat lorsque le nombre de points est atteint. Généralement, c’est le premier qui arrive à trois points qui gagne le combat et il peut donc y avoir cinq assauts au maximum.

Décompte des points

Le comptage est variable selon les compétitions. Il peut y avoir des cibles précises à atteindre, ou bien porter un coup avec précision et intensité, ou encore apporter le contrôle souhaité que ce soit sans contact ou avec peu de contact. Très souvent, les coups au visage ne sont pas portés, contrairement aux coups au corps.

Les points peuvent être accordés avec plus ou moins de sévérité. Dans les combats débutants, les juges vont être indulgents et même un coup peu précis pourra donc rapporter un point. En revanche, pour les ceintures noires, il faudra réellement que tous les ingrédients soient au rendez-vous pour espérer décrocher le fameux point.

Les infractions

Il est possible de perdre des points voir même d’être disqualifié d’une compétition. Il y aura infraction si un combattant porte un coup interdit ou s’il a des propos offensants ou inadéquats à l’encontre de son adversaire, des juges, de l’arbitre ou même du public et de son propre entourage.

En cas de combat serré, un combattant peut finalement perdre à cause d’un avertissement lié à son comportement. Il est donc impératif de respecter les règles et surtout d’être respectueux lorsqu’on pose les pieds sur un tatami.

Il ne sera pas permis de viser les parties génitales de l’adversaire, ni les genoux. On ne frappe pas non plus un combattant au sol. Il est bien sûr interdit de mordre, de tirer les cheveux ou encore de griffer.

Les techniques de combat au karaté

Il y a évidemment une diversité de coups absolument énorme au karaté. Chaque école a en plus des techniques différentes et des coups propres et c’est cette diversité qui fait la beauté de ce sport. Tout le corps peut être utilisé, les poings, les coudes, les doigts, les pieds ou les genoux, le corps devient une arme complète lorsqu’on maîtrise parfaitement le karaté.

Les positions

Il y a différentes techniques en karaté, mais aussi différentes positions. En voici quelques-unes :

  • Zenkutsu Dachi : On se place jambe avant fléchie et jambe arrière tendue/ Les pieds sont écartés d’une largeur d’épaules environ.
  • Kika Dachi : C’est la position du cavalier. Les deux jambes sont fléchies et les pieds sont parallèles. On peut faire face à notre opposant ou être de côté.
  • Heiko Dachi : Tout simplement debout, les pieds l’un contre l’autre.
  • Teïji Dachi : Debout, un pied devant l’autre à 90° pour venir former un T.
  • Kokutsu Dachi : Le poids du corps est sur la jambe arrière qui est fléchie, et la jambe avant est prête à monter pour frapper.

Quelques techniques de poings

  • Choku Zuki : C’est le coup de poing basique en karaté. Il s’agit d’un direct parfaitement équilibré, et le point fait une rotation complète à 180° avant de venir frapper sa cible.
  • Age Zuki : Il s’agit d’un coup de poing remontant. Il est souvent utilisé en contre pour faire face à une attaque directe. Il peut frapper le buste ou le visage de notre adverse et il nous servira à enchaîner parla suite d’autres mouvements.
  • Awaze Zuki : Cette technique nécessite un équilibre parfait. On frappe notre adversaire avec les deux points sur le même plan vertical. On peut utiliser cette technique en statique ou en mouvement.
  • Haito-Uchi : Typique du karaté, on vient frapper notre adversaire avec le tranchant de la main, du côté du pouce.
  • Gyaku Zuki : On fait partir le poings opposé à la jambe avant. C’est finalement un direct avec un mouvement de hanche pour donner du poids et de la puissance au coup.
  • Heiko Zuki : C’est une technique à deux points. On frappe notre adversaire simultanément avec les poings fermés sur un angle horizontal.
  • Teisho-Zuki : Il s’agit d’un direct au corps ou à la face de l’opposant, mais effectué avec la paume de la main.

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Quelques techniques de pieds

  • Mae Geri : C’est un coup de pied de face qu’on peut nommer front kick dans d’autre discipline. En karaté, on utilise la pointe des orteils pour toucher des points vitaux, mais le Mae Geri est aussi idéal pour faire reculer l’adversaire.
  • Mawashi Geri : Il s’agit d’un coup de pied circulaire. On utilise le bol du pied ou le dessus du pied pour toucher l’adversaire. C’est réellement un des coups de pied que l’on apprend en premier dans toutes les écoles du monde.
  • Ura Mawashi Geri : Le mouvement circulaire est inversé et on vient donc frapper l’adversaire avec le talon.
  • Ushiro Mawashi Geri : Il s’agit d’un coup de pied retourné circulaire. Son amplitude est large, et ce n’est pas le coup le plus rapide, mais il offre en revanche beaucoup de puissance.
  • Hiza Geri
  • C’est un coup de genou porté à la tête de l’adversaire. Il peut être fait en restant au sol sur un contre lorsque l’opposant se baisse, mais c’est aussi un coup sauté pour venir atteindre la tête du combattant en face de nous.
  • Nidan Geri : Ce coup réclame une grande maîtrise, puisqu’il s’agit d’un double coup de pied sauté de face. Bien exécuté, cette technique peut être particulièrement violente.

Quelques techniques de blocage

Le blocage est primordial en karaté, plus encore que l’esquive. Un blocage va permettre de déséquilibrer pour ensuite attaquer et contrer avec puissance et célérité.

  • Gedan barai : C’est un blocage bas de l’avant bras. On fait un arc de cercle qui part de l’épaule et se termine face à la hanche du même bras. C’est parfait pour bloquer un coup de pied de face.
  • Age Uke : Il s’agit d’un blocage de l’avant bras en remontant. C’est une technique inspirée d’un réflexe naturel qui consiste à lever le bras pour se protéger. C’est donc un mouvement rapidement et très efficace si on le travaille souvent.
  • Shuto Uke : On utilise ici le tranchant de la main dans un mouvement circulaire partant de l’intérieur vers l’extérieur et ainsi dévier latéralement une attaque. C’est une technique difficile à maîtriser, mais qui peut permettre de placer un contre puissant.
  • Kakiwaki Uke : C’est un blocage qui s’exécute à l’aide des deux mains. On écarte avec puissance de l’intérieur vers l’extérieur, les deux mains qui voudraient nous pousser ou nous agripper au niveau du col.

Le Kihon

C’est un enchaînement de différentes techniques, parades, contre-attaque, enchaînement de coups…). Le senseï montre un enchaînement et on doit le répéter. Les kihons permettent aux débutants d’assimiler plus facilement les techniques, et ainsi les rendre naturelles à force de les répéter.

Même les plus grands karatékas répètent régulièrement des Kihon pour que les mouvements soient de plus en plus rapides et précis. Progressivement, ces mouvements se transforment en réflexes et se font naturellement.

Les Katas

Les katas vont nous permettre d’obtenir nos différents grades. Ils sont au départ bien plus importants que les combats. Il s’agit d’un enchaînement de différentes techniques qui simule un combat réel. C’est une chorégraphie de combat qui va permettre de travailler les postures, les gestes et les techniques dans des situations données.

On apprend ainsi calmement, sans le stress de recevoir un mauvais coup, et on peut travailler l’exécution de chaque geste pour devenir de plus en plus précis et rapide. On apprend grâce aux katas à gérer notre équilibre, à mieux évaluer les distances et surtout à coordonner nos mouvements.

Il y a 26 katas principaux que l’on finira tous par apprendre par cœur au fil des années de pratique. C’est assez incroyable de s’imaginer que certains d’entre eux sont pratiqués depuis des dizaines d’années et ont été inventés par des grands maîtres et les élèves de nos jours reprennent les gestes.

Les légendes du karaté

José Manuel Egea

karate meilleure karatekaVous allez peut-être être déçu, mais non, Chuck Noris n’est pas le plus grand karatéka de l’histoire. Il n’est ni américain, ni d’ailleurs chinois ou japonais, mais bien espagnol ! José Manuel Egea a aujourd’hui 53 ans, dans les années 80 à 90, il a été 3 fois champion du monde et il a remporté 6 titres de champion d’Europe dans la catégorie des moins de 80 kg.

C’est sans aucun doute le plus grand combattant de karaté moderne, puisque personne n’a égalé ce record. Il était réputé pour sa rapidité d’exécution, et la précision de ces coups. Il a marqué l’histoire de ce sport et il est très souvent montré en exemple dans les meilleures écoles de karaté.

Funakoshi Yoshitaka

legende du karate grand maitreIl est tout simplement le père du karaté moderne. Il né en 1906, et très vite, il se retrouve atteint de tuberculose. Il commence alors l’étude du shuri-te (un art martial) à 12 ans, pour améliorer sa santé. Les résultats sont prometteurs, ce qui le pousse à exceller toujours plus dans cet art. Son espérance de vie est considérée comme très faible, mais il développe de nombreux nouveaux coups, comme le célèbre mawashi geri, qui vont transformer le shuri-te pour devenir le karaté shotokan que l’on connaît aujourd’hui.

Il créa ensuite l’une des plus grandes écoles de karaté, ou il eu pour élève de nombreux maîtres qui sont également entrés dans l’histoire de ce sport. Il mourut finalement plus de 25 ans plus tard que l’espérance de vie qu’on lui donnait au début. Le karaté est donc également très bon pour la santé.

Keinosuke Enoeda

grand maitre karateCe maître japonais fut 9e dan de karaté. Il était surnommé le Tigre et il a fait la promotion du karaté partout sur la planète. Combattant émérite, la légende dit qu’il n’a jamais perdu le moindre combat. Son karaté était dynamique et puissant, et il lui a permis de démocratiser encore un peu plus cet art martial, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Il était le descendant d’une grande lignée de samouraï, et il a su continuer à enseigner la voie du guerrier. De nombreux karatékas titrés sont passés par ses cours et il était réputé pour sa dureté mais surtout sa capacité à rapidement transmettre ses connaissances. Quelques semaines d’entraînement auprès de Keinosuke Enoeda permettaient d’apprendre bien plus qu’en plusieurs années sur d’autres tatamis du monde.