MMA

Il y a 2500 ans, des combats libres étaient déjà organisés dans la Grèce antique : Le pancrace. Tous les coups étaient permis, on ne pouvait simplement pas introduire nos doigts dans les yeux ou la bouche de l’adversaire, ni lui arracher les oreilles ou les parties génitales… Les règles ont un peu évolué, et on parle aujourd’hui de MMA, mais il s’agit toujours de combat libre.

Le MMA pour Mixed Martial Arts est une discipline qui a explosé ces dernières années, et qui permet à des combattants de disciplines diverses de croiser les gants sur un ring. Aujourd’hui, le MMA est vraiment devenu une discipline à part entière, regroupant des techniques de différents sports, comme le judo, jiu-jistsu brésilien, la boxe anglais ou encore le karaté.

L’équipement de MMA

mma equipement

Comme pour toutes les disciplines sportives, un équipement est requis pour le MMA. En combat, c’est très rudimentaire, puisque seulement des gants, un short, un protège-dents et une coquille sont nécessaires. Pour l’entraînement, il y a tout un tas d’accessoires qui peuvent être utilisés.

Les gants de MMA

Ce sont des gants différents des gants de boxe classique, puisqu’il faut que le combattant puisse saisir son adversaire. On parle de gants mitaines, et les doigts sont donc tous libres. La zone de frappe et le dessus de la main sont protégés, et le poignet est solidement maintenu, mais garde de la flexibilité.

La coquille

Comme dans tous les sports de combat pieds-poings, il y a un risque de coup malheureux au niveau des parties génitales. Elles sont donc protégées par une coquille.

Le protège dents

Comme son nom l’indique, il protège les dents et la mâchoire de celui qui le porte. C’est une protection indispensable et obligatoire, que ce soit à l’entraînement ou en compétition. Un mauvais coup est très vite arrivé, et on peut notamment se mordre et se couper la langue si on ne porte pas de protège dents.

Le short

Ici, il n’y a pas vraiment de règle. Les lutteurs sont habitués à des shorts prés du corps, les boxeurs préfèrent les shorts plus long et plus amples, les boxeurs thaï usent de short court qui ne sont pas moulants, etc.

Le casque

Pour l’entraînement, et pour les combats de sparring intenses, le casque permet de boxer sans craindre les blessures. Notre opposant peut porter ses coups sans trop de retenue, et ça permet de se retrouver en véritable situation de combat.

Les protèges tibias et les coudières

Selon l’entraînement, on va pouvoir utiliser des protèges tibias ou des coudières. Ce sont évidemment des protections qui comme le casque, sont indispensables en sparring. On peut là encore se faire plaisir et porter ses coups, en réduisant considérablement les risques de blessure.

Les règles générales du MMA

regles du mma

Dans l’ensemble, les règles sont assez similaires d’une organisation à une autre, mais il y a quelques petites différences d’un pays organisateur à l’autre. Voici donc les règles de base ou plutôt la liste des interdictions :

  • Frapper son adversaire dans les parties génitales
  • Tirer les cheveux ou mordre est interdit
  • Mettre les doigts dans les yeux ou chercher à crever l’œil d’un adversaire
  • Les coups à la gorge, à la nuque, à la colonne, aux reins et aux articulations
  • Mettre les doigts dans le nez, la bouche ou les oreilles de l’adversaire
  • Les coups de tête
  • Les coups de pied ou de genou à un adversaire au sol
  • Pincer ou griffer
  • Les projections au sol faisant tomber l’adversaire sur la tête
  • La projection hors du ring ou de l’octogone
  • La saisie de l’équipement short, maillot, gantes, bandage, etc
  • Les attaques verbales à l’adversaire, à son coin ou aux arbitres et aux officiels
  • Cracher sur son adversaire
  • Donner un coup alors que l’arbitre a signifié d’un arrêt
  • Le non-respect des instructions de l’arbitre

Un combat de MMA se déroule en 3 de 5 minutes, avec une minute de récupération entre chaque round. Pour un championnat du monde avec pour but de décrocher ou défendre une ceinture, le combat peut-être allongé de 2 rounds supplémentaires pour un total de 5 rounds.

Les catégories de poids

Au début de l’UFC, il n’y avait pas de limite de poids et un sumotori de 200 kg pouvait combattre un karatéka de 65 kg. Ça n’existe plus aujourd’hui, et il y a donc 9 catégories de poids, validés dans les règles unifiées des Arts Martiaux Mixtes, qui sont aujourd’hui validée par la plupart des organisations. Voici ces catégories :

  • Flyweight ou poids mouche: 125 lb – moins de 57 kg
  • Bantamweight ou poids coq: 135 lb – moins de 61 kg
  • Featherweight ou poids plume: 145 lb – moins de 66 kg
  • Lightweight ou poids léger: 155 lb – moins 70 kg
  • Welterweight ou poids welter: 170 lb – moins de 77 kg
  • Middleweight ou poids moyen: 185 lb – moins de 84 kg
  • Light Heavyweight ou poids mi-lourd: 205 lb – moins de 93 kg
  • Heavyweight ou poids lourd: 265 lb – moins de 120 kg
  • Super Heavyweight ou poids super lourds : pas de limite de poids

La pesée officielle se fait la veille d’un combat, dans la ville qui reçoit la compétition. On vérifie alors le poids des deux adversaires, devant les officiels, et les représentants des combattants. Si un des deux combattants est trop lourd, alors le combat peut-être annulé, ou l’enjeu réduit (annulation de la possibilité de gagner une ceinture par exemple).

Les différentes issues possibles d’un combat de MMA

mma ko

Le but de ce sport est évidemment de gagner le combat. Il y a différentes façons d’y parvenir, que ce soit avant ou après le gong final :

Le KO : C’est le Knockout qu’on retrouve aussi dans la plupart des boxes. L’un des deux adversaires fait perdre connaissance à son opposant, et l’arbitre est obligé de stopper le combat.

Le TKO : C’est le KO Technique. L’opposant n’est pas inconscient, mais l’arbitre, le médecin ou le coin du combattant estime qu’il n’est plus en état de continuer à combattre. Le TKO peut survenir dans différentes situations, notamment si l’un des deux adversaires subit des coups mais ne riposte plus.

Un combat peut aussi être stoppé par le médecin de l’évènement, si l’un des combattants a une blessure ou une coupure trop importante. Le coin peut prendre la décision de jeter l’éponge en envoyant une serviette au sol, parce que l’écart de niveau est trop important et qu’ils estiment que le combattant prend des coups dangereux sans espoirs de gagner le combat.

La soumission ou la soumission technique : Un combattant peut décider de stopper un combat en tapotant 3 fois avec le plat de la main sur son adversaire. C’est le cas s’il n’est plus capable de soutenir un étranglement ou une clé.

La soumission technique intervient lorsque l’arbitre estime qu’un combattant ne peux pas se sortir d’un étranglement ou d’une clé, et qu’il n’est pas en état de tapoter 3 fois. L’arbitre prend alors la décision d’arrêter le combat.

Technical Decision : Ici, ce sont les juges avec le support de l’arbitre, qui décident de mettre un terme au combat. Ça arrive lorsqu’un des deux combattants est blessé de manière non-intentionnelle, par exemple s’il y a un choc de tête entre les adversaires et qu’un des deux à une grosse entaille nécessitant des soins. Les juges peuvent alors indiquer un match nul, ou désigner un gagnant s’ils estiment qu’un des boxeurs mérite la victoire.

Disqualification d’un combattant : Si un des combattants ne respecte pas les règles citées plus haut, alors il peut être tout simplement disqualifié.

La décision des juges

Enfin, si le combat arrive à son terme, ce sont alors les 3 juges qui ont compté les points vont désigner un gagnant. Il peut y avoir différentes décision :

Unanimous Decision : C’est la décision unanime, les 3 juges nomme le même combattant, qui sera alors déclaré vainqueur. Il peut aussi y avoir une décision unanime pour désigner une égalité, c’est le cas si les juges ont compté le même nombre de coups pour chaque combattant.

Majority Decision : Deux juges désignent un vainqueur, et le dernier juge estime qu’il y a égalité. C’est suffisant pour gagner un combat.

Split Decision : Deux juges désignent un vainqueur, tandis que le troisième juge donne l’autre combattant gagnant. Là encore, celui qui a deux juges de son côté remporte le combat.

Split Draw : C’est une égalité, puisqu’un juge donne un gagnant, un autre juge donne un autre gagnant et le troisième voit une égalité. Personne ne sort vainqueur, personne ne perd non plus.

Majority Draw : Dans ce cas de figure, deux juges donnent une égalité et le dernier désigne un vainqueur. C’est une égalité qui est donc déclarée, il n’y a pas de vainqueur.

Les phases ou style de combat du MMA

mma combat debout

La beauté du MMA vient du fait que les combattants viennent avec leurs propres spécialités. Certains préfèrent le combat debout à distance, d’autres aiment le corps-à-corps, debout mais très proche, et d’autres encore maîtrise plutôt la lutte et l’immobilisation au sol. Tout dépend souvent de la discipline la plus pratiqué tout au long de la vie du combattant.

Le combat debout : C’est bien sûr la position favorite des boxeurs en tout genre, qu’ils viennent de la boxe anglaise, de la boxe française ou bien du muay-thaï et du kick boxing. Les karatékas apprécient également cette position.

Le corps à corps : On parle ici du clinch, qui est présente dans les sports comme le judo, jiu-jitsu ou bien la lutte, et qui est une position de départ pour amener au sol. D’autres comme les boxeurs thaïs utilisent le clinch pour placer des coups de coude ou des coups de genou plus facilement.

Le combat au sol : C’est la spécialité des lutteurs, des adeptes du jiu-jitsu, du judo ou du sambo. Le but est de prendre la meilleure position sur l’adversaire, pour le bloquer et pouvoir le frapper ou bien pour le soumettre avec des clés ou des étranglements.

Aux prémisses du MMA, il y avait réellement une grande différence de style entre les différents combattants. On pouvait voir de purs judokas affronter des boxeurs, ou des karatékas combattre des lutteurs. Cependant, progressivement, ce sont ceux qui ont réussi à mixer l’ensemble des disciplines qui sont sortis vainqueurs et les styles traditionnels ont progressivement disparus des octogones.

Il n’y a pas plus désormais de judokas purs et durs qui ne savent pas boxer, ou de boxeurs qui sont incapables de faire ou de résister à une clé de bras. Désormais le combattant de MMA existent et il est compétent dans toutes les pratiques. Même si chaque combattant garde des spécialités et des préférences, on trouve maintenant des techniques et des actions propres au MMA.

Le combat debout

Un combattant qui préfère rester debout, va utiliser le « sprawl and bawl » difficilement traduisible en français. Le but sera de maintenir le combat debout, et de résister aux assauts d’un adversaire qui chercherait à nous amener au sol. On contre alors les « takedowns », en reculant les jambes en arrière et en se couchant sur le dos de notre adversaire qui tente d’attraper nos jambes pour nous faire tomber.

Les boxeurs qui ont une bonne allonge et qui savent comment mettre KO d’un seul coup, ont évidemment tout intérêt à rester debout, surtout en face d’un opposant qui maîtrise mieux qu’eux les techniques au sol. Des combattants comme Conor McGregor ou Jon Jones sont bien plus à l’aise debout et maîtrisent les techniques pour ne pas être projetés.

Le corps à corps

C’est le « clinch fighting» qui lui se traduit très bien en « corps à corps » et que d’autres nomment dirty boxing, pour son côté relativement violent. Le but est ici de casser la distance avec un adversaire qui aime profiter de son allonge ou de son combat à distance, comme le karatéka ou le boxeur.

Le clinch permet d’attraper l’adversaire pour le bloquer dans ses mouvements. On va alors pouvoir profiter de techniques de percussion, comme des coups de coude ou de genoux, mais également des coups de poing courts. C’est également une arme pour trouver la faille afin de projeter notre adversaire au sol.

C’est aussi une technique qui permet de fatiguer certains opposants qui ont besoin de chercher à se libérer pour être dangereux. Quelques grands champions ont maîtrisé ce style de combat, c’est notamment le cas d’Anderson Silva ou de Randy Couture.

La lutte au sol

mma soumission

Il y a plusieurs types de combat au sol, le « ground and pound » et le « submission grappling » :

Le « ground and pound » se traduit par « mise au sol et marteler ». C’est une technique qui consiste à amener un adversaire au sol, à le bloquer et prendre une position dominante, pour le frapper sans qu’il n’ait de possibilité de bloquer les coups ou de réagir. L’adversaire est débordé, il peut parfois abandonner ou faire une erreur et laissant un espace pour une prise de soumission. Cette technique était utilisée avec succès par Fedor Emelianenko, et plus récemment par Khabib Nurmagomedov.

Le « submission grappling » est une des spécialités des lutteurs, mais aussi des experts du jiu-jitsu. Le but est là encore d’amener l’adversaire au sol avec un takedown ou une projection, et à dominer l’adversaire pour le soumettre avec un étranglement ou une clé articulaire sur l’épaule, le coude, le poignet, le genou ou bien la cheville.

Un peu d’histoire

De tout temps, les hommes et parfois quelques femmes, ont eu envie de se battre pour démontrer leur domination physique. Au lieu de faire la guerre, les combats sont encadrés par quelques règles et les combattants peuvent se serrer la main après un combat. Ainsi, comme je l’explique en introduction, on trouve déjà des traces de combat libre il y a 2500 ans en Grèce, ou le pancrace était alors un sport Olympique.

À cette époque il n’y avait pas autant de règles que maintenant, et les combattants se battaient pendant des heures, parfois jusqu’à la mort d’un des deux (voir même des deux) athlètes. Le pancrace était alors le sport Olympique le plus populaire, où les champions de plusieurs régions se mesuraient les uns aux autres.

On trouve ensuite des écrits sur différentes disciplines dans de nombreux pays du monde, en Égypte, en Syrie, en Espagne, en France, au Portugal, en Italie, et à toutes les époques. Aujourd’hui, le MMA est pratiqué dans le monde entier, même si certains pays comme notamment la France, en interdisent les compétitions.

Le jiu-jitsu brésilien, la naissance du MMA

Si le combat libre existait déjà dans de nombreux coins du monde, c’est clairement au Brésil qu’il a pris de l’ampleur, avec le Vale Tudo et la famille Gracie. Cette famille est à la base du MMA qu’on connaît aujourd’hui, avec la mise en place dans les années 1920 du « Challenge Gracie ».

Le but était pour des combattants du monde entier, pratiquant des disciplines différentes, de venir défier les frères Gracie sur un ring. C’est en 1901 que tout commence, avec Gastao Gracie, une figure politique de Para, une province du Nord du Brésil. Il rencontre Maeda, qui est envoyé par le gouvernement japonais pour établir une colonie.

Maeda est un fin politique, mais aussi un champion de judo reconnu au pays du soleil levant. Son nouvel ami Gastao lui demande alors d’enseigner le judo à son fils Carlos. Ce qu’il accepte. De ses 15 ans jusqu’à ses 21 ans, Carlos apprend donc le judo et une fois son maître de retour au Japon, Carlos devient enseignant et apprend l’art du judo à ses quatre jeunes frères Hélio, Jorge, Osvaldo et Gastao Junior.

Ils vont alors apprendre les différentes techniques, mais aussi les faire évoluer pour chercher à les rendre plus efficace. On commence alors à parler de jiu-jitsu brésilien. Quelques années plus tard, Carlos et Hélio, ouvrirent une école de jiu-jitsu à Rio de Janeiro.

Hélio qui était plus petit et plus chétif, modifia les techniques de base pour les rendre plus performante contre des combattants plus grands et plus lourds que lui. Très rapidement, les frères Gracie font parler d’eux et de leur discipline, et ils lancent le « Challenge Gracie », publié dans de nombreux journaux du pays. Sur les encarts publicitaires, on pouvait voir Carlos, pas très impressionnant, avec une légende indiquant « si vous voulez un bras ou des côtes cassées, contactez Carlos Gracie en appelant ce numéro ».

C’est ainsi que des combattants de karaté, de boxe de capoeira et d’autres disciplines sont venus répondre au défi lancé. Le Vale Tudo était lancé et très vite un engouement s’est créé autour de ces combats mixtes. À tel point que le Vale Tudo est devenu le second sport au brésil, derrière le football, à vendre le plus de billets.

Le MMA moderne

Le jiu-jitsu brésilien qu’on appelait alors le Gracie Jiu-jitsu, devient célèbre dans le monde entier et les combats de Vale Tudo se démocratisent dans de nombreux pays, dont les États-Unis. Les enfants d’Hélio partent vivre au USA, et sont enseignants de Gracie Jiu-Jitsu en Californie. Les « nouveaux » frères Gracie, comme leurs pères avant eux, lancent des défis, dont une offre de 100 000 dollars à quiconque battra Rorion, le fils ainé de Helio, ou un de ses frères.

Rorion rencontre ensuite Art Davie, un homme d’affaires influant au USA et ils mettent en place l’Ultimate Fighting Championship, ou UFC, qui est encore aujourd’hui la plus grande compétition mondiale pour le MMA. Il y a eu des hauts et des bas, avec notamment des interdictions dans de nombreux états dans les années 90, ou encore la mise en place de règles plus strictes avec des arbitres, mais l’UFC et le MMA ont tenu bon, pour devenir le phénomène mondial qu’on connaît aujourd’hui, avec une professionnalisation incroyable.